Skip to main content
Faire un don

UE : Le Conseil d’association UE-Israël ne devrait pas ignorer les abus israéliens

La Haute Représentante de l’UE et les ministres des Affaires étrangères devraient condamner les crimes atroces et imposer des conséquences lors de la réunion du Conseil

Kaja Kallas, Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s'exprimait devant les médias à Bruxelles, en Belgique, le 16 décembre 2024.  © 2024 Conseil européen / Département Médias

(Bruxelles, 24 février 2025) – La Haute Représentante de l’Union européenne, Kaja Kallas, et les ministres des Affaires étrangères de l’UE devraient condamner sans équivoque les graves violations du droit international et les atrocités commises par Israël, lors de la réunion du Conseil d’association UE-Israël qui se tiendra le 24 février avec le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Kaja Kallas et les ministres des Affaires étrangères de l’UE devraient signaler la fin de la réticence européenne à reconnaître les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité – y compris l’apartheid – et les actes de génocide commis par Israël, et à demander leur cessation. Ils devraient clairement indiquer à Gideon Saar que les abus passés et actuels auront des conséquences, notamment des sanctions contre les responsables des violations qui se poursuivent, et la suspension des ventes d’armes à Israël. Ils devraient également annoncer un examen du respect par Israël de ses obligations en matière de droits humains dans le cadre de l’accord d’association UE-Israël, conformément à la demande formulée en février 2024 par l’Espagne et l’Irlande ; ces deux pays avaient alors évoqué la possibilité de suspendre cet accord, en raison des graves abus commis par Israël.

« Il n’est pas possible d’agir comme si de rien n’était avec un gouvernement responsable de crimes contre l’humanité dont celui d’apartheid, et d’actes de génocide, et dont le Premier ministre est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale a l’égard de ces crimes », a déclaré Claudio Francavilla, directeur adjoint du plaidoyer auprès de l’UE à Human Rights Watch. « Le seul but de cette réunion du Conseil d’association UE-Israël devrait être de dénoncer ces crimes, et d’annoncer des mesures attendues depuis longtemps en réponse aux violations. »

Le Conseil d’association UE-Israël est la réunion bilatérale de plus haut niveau entre l’Union européenne et Israël. Ces réunions sont présidées conjointement par le ou la Haut-e Représentant-e de l’UE et par le ou la ministre israélien-ne des Affaires étrangères, en présence des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’UE ou d’autres dignitaires. La précédente réunion du Conseil a eu lieu en octobre 2022, après une pause de 10 ans ; cette pause était due au mécontentement du gouvernement israélien à l’égard de la condamnation par l’UE de l’expansion des colonies israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, qualifiée de violation du droit international humanitaire.

Dans une lettre (ang fra) adressée aux dirigeants de l’UE et de ses États membres, 125 organisations de la société civile, dont Human Rights Watch, ont exhorté l’UE à axer ses discussions avec Gideon Saar sur la possible suspension de l’accord UE-Israël. L’article 2 de l’accord indique que « le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques […] constitue un élément essentiel du présent accord » ; la violation de l’article 2 est donc susceptible entraîner la suspension de l’accord. L’UE n’a jamais répondu à la demande transmise par l’Espagne et l’Irlande.

Suite en anglais.

………..

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.