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Liban : La destruction des infrastructures empêche le retour d’habitants déplacés

Les efforts de reconstruction devraient porter en priorité sur la reconstruction des logements, et sur le rétablissement de l’accès à l’électricité et à l’eau potable

Une habitante de Nabatieh, revenue dans cette ville du sud du Liban qu’elle avait fuie lors de frappes israéliennes, photographiée parmi les décombres le 30 novembre 2024, trois jours après l’entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hezbollah.  © 2024 Fadel Itani/NurPhoto via AP
  • Les attaques menées par Israel dans le sud du Liban y ont détruit un grand nombre d’infrastructures civiles et de services publics essentiels, ce qui empêche des dizaines de milliers de Libanais de rentrer chez eux.
  • Même si leurs maisons sont toujours là, les habitants ne peuvent pas rentrer chez eux lorsqu’il n’y a ni eau, ni électricité, ni télécommunications ni infrastructures sanitaires.
  • Le gouvernement libanais devrait travailler de près avec les pays donateurs soutenant les efforts de reconstruction et mettre en place les mesures nécessaires pour empêcher la mégestion des fonds contribués.

(Beyrouth) – Les attaques menées par Israël dans le sud du Liban entre octobre 2023 et décembre 2024 y ont détruit un grand nombre d’infrastructures civiles et de services publics essentiels, ce qui empêche des dizaines de milliers de Libanais de rentrer chez eux, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Depuis l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre, des attaques israéliennes menées au Liban y ont tué au moins 57 personnes, dont au moins 26 qui tentaient de retourner dans des villages toujours occupés par l’armée israélienne. Au 5 février 2025, près de 100 000 personnes étaient toujours déplacées au Liban en raison du récent conflit, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies. Les personnes subissant les effets de la guerre devraient pouvoir exercer leurs droits à des réparations, au logement, à l’éducation, à l’électricité, à l’eau et aux soins de santé, entre autres.

Entre octobre 2023 et décembre 2024, les attaques israéliennes menées au Liban y ont tué plus de 4 000 personnes, et ont déplacé plus d’un million de personnes. Des dizaines de milliers de logements, d’entreprises et d’établissements agricoles ont été endommagés dans tout le Liban, selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Une grande partie des dégâts a été causée par l’utilisation d’armes explosives par l’armée israélienne dans des zones peuplées.

« La démolition délibérée par Israël d’habitations et d’infrastructures civiles, ainsi que son utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées, signifient qu’il est impossible pour de nombreux habitants de retourner dans leurs villages et leurs maisons », a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur sur le Liban à Human Rights Watch. « Même si leurs maisons sont toujours là, comment peuvent-ils y retourner alors qu’il n’y a ni eau, ni électricité, ni télécommunications, ni infrastructures de santé ? »

Mahdi Sadeq, qui dirige une association chargée des services de secours d’urgence à Nabatieh, a déclaré à Human Rights Watch que les donateurs devraient donner la priorité à la fourniture de services qui permettraient aux habitants de rentrer et de vivre dans leurs villages.

En octobre 2024, des pays donateurs se sont engagés à contribuer plus de 740 millions d’euros (environ 750 millions de dollars) sous forme d’aide humanitaire, pour soutenir le Liban. Toutefois, en novembre 2024, la Banque mondiale a estimé que le coût des dommages causés par la guerre aux « structures physiques » du Liban – dont près de 100 000 logements endommagés ou détruits dans tout le pays – s’élevait à 3,4 milliards de dollars,.

En novembre et décembre 2024, des chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus dans la banlieue sud de Beyrouth et dans les villes de Nabatieh et Tyr dans le sud du Liban ; ils y ont mené des entretiens avec12 habitants, dont des responsables municipaux, des secouristes, des directeurs d’école, des employés des services d’eau et des propriétaires de magasins.

« Depuis trois jours, nous n’avons rien trouvé à manger ici », a déclaré Sadeq à Human Rights Watch le 30 novembre. « Les magasins et les restaurants ont disparu, les banques ont disparu, les magasins d’alimentation ont tous disparu, toutes les pharmacies ont disparu. »

Un secouriste à Nabatieh a observé : « Personne ne peut rentrer maintenant, où pourraient-ils vivre ? »

Les bombardements et les tirs d’obus sur des villes, des villages et d’autres zones peuplées ont des effets indirects à long terme (effets de « répercussion »), qui peuvent causer des dommages aux civils des années après la fin d’un conflit. Les armes explosives endommagent ou détruisent des infrastructures civiles essentielles, ce qui interfère ensuite avec la fourniture de services publics, comme les soins de santé et l’éducation, portant atteinte aux droits des habitants.

« Il faudra au moins 4 à 5 ans pour que la vie économique reprenne ici », a déclaré un commerçant du vieux souk (marché) de Nabatieh, qui a été touché par une frappe aérienne israélienne le 12 octobre.

Suite du communiqué en anglais.

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