Si vous êtes membre d'un club, vous devez payer votre cotisation.
Les États-Unis sont un membre fondateur des Nations Unies, mais ils ne s’acquittent pas de ce qu’ils doivent pour assurer le bon fonctionnement de l’ONU et de ses programmes.
Revenons au début...
Créées en 1945 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Nations Unies ont reçu une mission claire. Le préambule de leur charte fondatrice énonce trois objectifs fondamentaux :
« préserver les générations futures du fléau de la guerre... »
« réaffirmer la foi dans les droits fondamentaux de l’homme... »
« maintenir la justice et le respect du droit international... »
Tout cela peut sembler idéaliste aujourd’hui, mais à l’époque, il ne s’agissait pas simplement de nobles principes. C’était une réflexion pragmatique fondée sur l’horreur immédiate de la guerre. Elle cherchait à définir les moyens nécessaires pour empêcher une nouvelle apocalypse mondiale dans laquelle des dizaines de millions de personnes seraient tuées.
L’ONU a-t-elle toujours été à la hauteur de ses ambitions depuis sa création ? Non, évidemment.
Mais comme tout club, l’ONU ne peut être efficace qu’à la hauteur du soutien que lui accordent ses membres. Les gouvernements qui ne paient pas leur cotisation n’aident pas à améliorer son fonctionnement ; ils font partie du problème et compliquent encore plus la situation.
Les États-Unis sont le principal contributeur financier de l’ONU, mais on ne peut plus compter sur eux pour respecter leurs engagements.
Avant même le retour de Trump, l’ONU faisait face à une grave crise financière, en grande partie à cause du non-paiement des contributions par les États-Unis et la Chine, deuxième plus grand contributeur de l’ONU.
Le mois dernier, avant l’entrée en fonction de Trump, les États-Unis devaient près de 3 milliards de dollars au budget ordinaire de l’ONU, au financement des opérations de maintien de la paix et aux tribunaux internationaux.
Le manque de fonds a entravé les enquêtes sur les violations des droits humains et les atrocités commises au Soudan, en Ukraine, en Israël/Palestine et ailleurs.
Le non-paiement des contributions américaines n’est pas un phénomène nouveau, mais l’administration Trump enfonce le clou avec des mesures supplémentaires.
La suspension de la plupart des aides américaines a de graves conséquences pour des millions de personnes dans le monde. Les nouvelles coupes budgétaires affecteront le financement de programmes essentiels de l’ONU.
L’un des premiers décrets de Trump consistait à retirer les États-Unis de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’agence de l’ONU chargée de la santé publique mondiale. La semaine dernière, un nouveau décret a confirmé que l’administration réévaluerait l’adhésion des États-Unis à toutes les organisations et traités internationaux.
Le décret stipule que les États-Unis cesseront de collaborer avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils réexamineront leur participation à l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture). Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), qui œuvre pour la santé des femmes et des filles, pourrait lui aussi être privé de financement, comme ce fut le cas sous la première administration Trump.
L'ONU existe depuis 80 ans et continuera à jouer un rôle essentiel dans les affaires internationales pendant de nombreuses années encore. Mais face au retrait progressif des États-Unis, elle devra renforcer sa coopération avec des partenaires plus fiables.
D’autres pays doivent en prendre acte et intensifier leurs efforts pour soutenir son travail.